Jcrois bien que j'ai les tripes qui sourient.
Ouais, ça va pas durer, mais là, franchement,
on s'en fout un peu tu vois.


Jeudi 19 juin 2014 à 13:41

- Mais t’es passée où?
Jsuis pas là.
- On te cherche partout, qu’est-ce que tu fous?
Jsuis pas là jte dis.
- Ça veut dire quoi, «jsuis pas là»? Ça mdit pas où t’es ni cque tu y fiches.
Jsuis pas là, c’est tout.
- D’accord, d’accord, t’es pas là, on va s’contenter de ça.
Si tu le dis.
- Quelle éloquence, t’es pleine de verve dis donc!
Oui.
- Ca mène à quoi cette histoire? Tu parles plus, tu manges plus, tu vivotes.
Jsais pas.
- Et pourquoi t’es pas là? Pourquoi t’es partie?
J’ai pas choisi.
- On t’a obligé?
Non, c’est comme ça, c’est tout.
- Rien ne t’empêche de revenir alors.
Aucune idée.
- Tu reviens quand?
Jsais pas.
- Ça va pas durer indéfiniment non plus.
Je l’espère.
- Ah, une bonne chose, tu veux qu’ça change alors.
Bah, qu’est-ce que tu crois, que ça m’amuse?
- Jle crois pas du tout. Au contraire.
Voilà.
- Qu’est-ce qui t’empêches de revenir alors?
Moi. Enfin jcrois.
- Tu te rends compte que ce que tu mdis n’a aucun sens? T’es partie, pas à cause de toi, et tu peux pas revenir, à cause de toi cette fois. C’est du grand n’importe quoi cette histoire, faut que tu m’expliques, jveux comprendre, jvais aller te chercher s’il le faut, où que tu sois, qu’importe l’état quand lequel tu …
Mais ta gueule bordel ! Arrête de me demander comment ça va. Arrête de vouloir tout savoir, de vouloir que tout change du jour au lendemain. Ca n’a pas changé non, ça ne va pas changer. Jsuis pas là, jsuis pas là, qu’est-ce qu’il te faut de plus ? Un argumentaire bien détaillé sur les raisons du pourquoi, et puis du comment, et puis du quand aussi peut-être ? Mais j’en sais rien, merde alors ! Et jveux rien en savoir d’ailleurs. Jveux pas y penser. C’est aussi flou que le paysage à travers les vitres embuées par la pluie, tout ça. Parce que tu crois que ça m’amuse, c’est ça en fait. Tu crois que j’y prends un malin plaisir à vous proposer de la merde à longueur de journée. De pas être capable d’aligner deux mots censés sans parler trop fort et trop niais. Mon spectacle n’abuse personne et jme supporte aussi peu que vous le faites. Je déteste tout ce que je dis, tout ce que je pense, tout ce que je fais. J’implose, j’explose de le savoir et de pourtant ne rien pouvoir faire, pour ne pas le faire justement. Tu crois franchement que ça m’amuse d’avoir peur de la page blanche, de mes propres mots. Je crains mes écrits, passés et futurs, encore plus présents. J’ai la trouille des mots que j’aligne, de ce qu’ils cachent, de ce qu’ils dissimulent sous des airs de m’as-tu-vu, sous des formules bien trop lourdes et bien trop empruntées. Bien sûr que ça me divertit, j’en suis toute jouasse de cette peur, et puis de toutes les autres aussi. J’ai peur de lui, j’ai peur des autres, j’ai peur du changement, j’ai peur du non-changement, j’ai peur de moi, jsuis un véritable naufrage tu vois, et oui, j’adore ça ! C’est comme cette manie de refaire le monde, de chercher des excuses, de trouver que des défauts, de penser en négatif le fil des choses, et tout ça en miroir de ces putains de réflexions dont je me délecte et qui m’envoient six pieds sous terre toutes seules. Bah oui, pourquoi attendre les remarques désobligeantes, les reproches, alors que je peux très bien me débrouiller toute seule ? Tu vois comme je suis là, comme je suis moi, tu vois bien, hein ? Je souris de toutes mes dents, j’enchaine blague sur blague, pourvues qu’elles soient servies avec un verre de blanc. J’ai un sommeil plus réparateur que jamais, mais non, mais non, jfonctionne pas à la fatigue, j’attends pas l’épuisement comme le Messie, que le corps soit enfin exténué d’avoir trop pensé. Bien sûr que non ! J’adore avoir des envies de me cogner la tête sur les murs, jusqu’à en perdre la raison, juste pour passer le temps. Et la honte dans tout ça ? La honte, la honte, la honte, jt’en foutrais moi de la honte. Non, bien sûr que non que je ne la connais pas, que j’assume, j’assume et j’assume encore. Tu doutes, c’est ça ? J’ai pas l’air sérieuse là ? Regarde-moi bien en face et dis-moi que je ne te raconte que des bobards. Vas-y, je t’attends, j’ai tout mon temps. J’ai tout mon temps, j’ai trop de temps et pourtant, putain d’incapacité à la concentration, qu’est-ce que tu m’amuses toi aussi. On est devenues les meilleures amies du monde : faudrait pas que je perde mon temps à lire un livre non plus, faut pas déconner quand même. Oui, c’est ça, faut pas déconner, c’est pareil, quelle idée de vouloir se sentir à la maison. C’est bien pour les gens heureux ça, qui ne se demandent pas ce que c’est d’être à la maison, si c’est un lieu, si c’est une situation, si c’est une personne. Avoir un toit sur la tête est déjà un luxe, alors le reste, passons, passons, passons. Jme plais beaucoup plus à me laisser gouverner par mes émotions, par des réactions épidermiques, sans fondements, pour des choses insignifiantes qui n’ont ni-queue-ni-tête, objectivement. Tu sais, j’ai besoin que de moi, de moi, et de moi : au diable vous et vos questions, et vos vies, et vos envies. C’est cool de s’écouter parler, de faire les questions et les réponses, de s’inventer une vie, de s’inventer des problèmes. Et merde alors, oui, oui, j’ai rejeté ce qui allait se passer, parce que ça ne pouvait pas être, parce que ce n’était pas vrai, parce que ce n’était pas juste. Je ne voulais avoir aucune idée de ce qu’il se passerait. Et je me suis bien trompée. Je ne savais pas mettre de mots sur ce qui se passait : avec un air effrontément détaché, je n’y accordais aucune importance. Je me suis plantée en beauté, mais j’assume hein, j’assume haut et fort. Je me suis trompée. Pas un petit peu, pas juste comme il faut : je me suis trompée en long, en large et en travers. Je me suis trompée quand j’ai voulu croire que ça irait. Ce n’est rien qu’un petit bout d’histoire en plus : y’a plus qu’à attendre que ça prenne fin, hein, soyons réalistes, soyons honnêtes et attendons que ça passe, fais-moi rire tiens. Et ces putains de montagnes russes, tu t’imagines bien que je m’y complais, que j’ai pris des actions dans les usines de mouchoirs, y’a pas de petits bénéfices ! Bien sûr que c’est bien plus drôle de cultiver ce besoin irrationnel d’attention, de le pousser jusque dans son absurdité la plus totale. Regardez-moi, faites attention à moi, parlez-moi, adulez-moi. Bordel, mais vos gueules ! Ils sont passés où les gens qui ont des choses à dire ? Qui m’impressionnent et qui me fascinent ? Merde, et voilà que jme surprends à nouveau à me croire au-dessus d’autres. Tu sais comme j’aime ça, j’adore ça, jmen satisfais comme jamais. Tous les gens sont des cons, c’est bien connu. Pourquoi m’y abaisser hein ? Hein ? Tu vois, c’est moi tout ça, c’est moi, tu me reconnais, tu vois bien, tu peux pas t’y tromper. Et penser, penser et encore penser, les moindres détails: j’ai tout pensé, j’ai trop pensé. J’ai arrêté maintenant et ce n’est pas plus glorieux, alors ne m’emmerde pas s’il te plait. Ne m’emmerde pas avec tes questions que je me pose à longueur de journée. Ne m’emmerde pas avec des réponses que je ne veux pas connaitre. Ne m’emmerde pas avec un avenir qui n’existera pas. S'il te plait, jretrouverai peut-être un jour le chemin de moi-même, mais pour ce soir, basta.

Pardon, pardon, pardon.
Tu sais tout ça, tu sais que ça ira.
Pardon, pardon, pardon.

Mercredi 1er janvier 2014 à 22:12

Tu souris bien trop fort pour être heureuse tu sais. Pourquoi tu souris comme ça? Pourquoi tu fais semblant? Mais ouvre les yeux, regarde les choses en face plutôt que de fixer le ciel avec ce sourire niais qui veut rien dire, qui fait que masquer cque tu refuses d’assumer. Ca crève les yeux que tu plonges, que tu t’y complais. Et pourquoi tu parles si fort? Pourquoi tu parles si vite? Pourquoi tu t'caches derrière des paroles vides? Tu crois vraiment qu'on y croit à tout ça? Tu t'rappelles ces jours sans sortir, ces jours à ne pas se lever du canapé, ces jours à faire tourner en boucle la même chanson? C’est ça qu'tu veux, vraiment, c’est ça? Rappelle-toi la douleur. C’est celle-là qu'tu veux pour compagne? Nan, t'as pas oublié, il y a juste ce sourire sans vie qui fait bonne figure, mais on n'est pas dupes tu sais.
C'est pas une excuse valable, ça, ton corps qui part en miettes, qui va à vau-l'eau. Ta joue? Ta tempe? Tes tympans? Ton crâne? Ton cou? Ta tête toute entière est engourdie et tiraille, on a compris. En gros, t’as mal partout et nulle part à la fois, t’as mal au cœur comme t’as mal au cul, ma pauvre. Tu vois pas qu’ton corps se joue de toi, fais le taire, y'a pas de raison que tu t'laisses gouverner comme ça. Jsais bien que t'as le bide en compote, que t'as les tripes à l'envers. Mais ça change rien, bouffe un peu, merde. Jmen fous qu'tu fondes en larmes à la moindre contrariété. Jmen fous qu'tu sois incapable d’aligner plus de deux mots. Tu vas mle crier cque t’as à dire, tu vas t’égosiller, bordel. Parce que tu rumines et qu'ça sert à rien que ça aille et vienne des pieds à la tête.
T'avais un job qui te plaisait, le soleil à chaque coin de rue et un mec dans ton lit tous les soirs, et alors? T'es sans job, sans soleil, sans mec, et alors? T’es pas à la rue, t'as toujours des échappatoires, t'as de la famille prête à te soutenir si tu la laissais faire, des amis qui t’écoutent. Bouge-toi le cul, apprend enfin à accepter c'que t'es et ce dont t'es capable. Acceptes ces compliments et les tourne pas en dérision. On t'dit d’y croire, on t'dit d’oublier, on s’en fout, mais reste pas inerte là, avec ce putain de sourire. Alors oui ça fait mal, alors oui le changement est brusque et radical. Mais ça passera. Ca t’agace, tu veux que jme taise hein? Non, jme tairais pas. Ca ira. Crois-moi. Jsais pas quand, jsais pas comment. Et moi jpeux rien faire d’autre que d'te secouer. J’ai pas de solution miracle. Mais jsuis là.
Alors arrête de te mettre la poudre aux yeux. Arrête de croire au Père Noël. Ca va être dur. Tu vas en chier, jte le promets. Ca va être des jours à tourner en rond, ça va être des semaines entières de pluie à attendre que ça se passe, à attendre des réponses. Mais le savoir, c’est déjà se battre un peu. Et arrête de ressasser les mêmes choses, les mêmes mots, c’est fini. Tu t'le mets dans le crâne ça? Tu parles de mirage, je sais bien que y'a pas de preuves. Dis-toi que c'est tant mieux, putain. T'entends que c'que tu veux, tu retiens que les mots qui te plaisent.  Mais tu t'fous de qui, franchement? Arrête de fuir, arrête de vouloir prendre tes jambes à ton cou, comme tu l'fais si bien. Tu t'prends par la main maintenant et t'avances. T’as plus rien à perdre, t’as plus rien de toute façon. T'as tout à gagner jte dis. Eh, ho, tu m'écoutes là? Tu sais pas c'que tu veux, tu sais pas où mettre les pieds, c’est ça? On va chercher, jvais t’y emmener moi, on finira par trouver. Parce que jte laisserai pas le choix. Jte laisserai pas au bord de la route, en spectatrice de ta vie. Et puis merde, jsais que t'es à mille lieues de moi, que t'es à mille lieues de toi. Que j'parle dans le vide pour l'instant. Mais tu mferas pas taire avant que tu m'aies regardé dans les yeux, que t'aies vu la colère que j'ai dans le regard de te voir là, à te laisser vivre, à te faire plaindre de tous et à aimer ça. C'est ma main dans la tronche que tu vas prendre, c'est mon pied dans le cul qu'tu vas recevoir, jte l'jure, jusqu'à ce que tu redeviennes toi, bordel!

Dimanche 27 octobre 2013 à 20:07

http://unlimited.cowblog.fr/images/OTL8300.jpgJe suis fatiguée, exténuée, vidée. D'un pied sur l'autre, je tourne en rond, je cogne les murs, pour me donner de la consistance, pour ne pas regarder le vide autour de moi. Sans contrôle, je crie du silence, je cherche à comprendre mais rien n'a de sens. Mes muscles ne me portent plus, refusent maintenant le moindre mouvement et me clouent sur place. On retourne aux mêmes rengaines, on revient sur ses pas, on repasse par les mêmes chemins, on reconnait les mêmes histoires. Mon corps me prémunit de cette fuite qui me taraude, de cette lâcheté qui est loin d'être une étrangère. Il y a de ces jours où tout parait insurmontable: il faut pourtant trouver une solution et refuser ce qui veut s'imposer à nous.

Samedi 31 août 2013 à 0:59

And I said no, I won´t fall for you.
But it was quite some time ago.
I guess I got interested in the game.

Lundi 22 juillet 2013 à 18:59

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