http://unlimited.cowblog.fr/images/DSCN0197pola.jpgHier, je me suis suicidée. J’ai pris un couteau de cuisine et me le suis enfoncé droit dans le cœur. J’ai gardé les yeux ouverts et j’ai regardé le filet de sang couler.
Je n’ai pas réfléchi aux raisons et encore moins aux conséquences. C’était une folie passagère, un besoin incontrôlable, une nécessité pressante. Je ne pouvais penser à autre chose que la lame impeccable pénétrant ma peau, y introduisant la froideur de la mort. Cette lame me poursuivait nuit et jour depuis une semaine. J’avais fini par m’enfermer chez moi, ne plus répondre au téléphone, ne plus ouvrir aux rares visiteurs, ne plus relever mon courrier. J’étais déjà partie mais encore présente physiquement. Mon corps se devait de rejoindre mon esprit pour à nouveau ne faire plus qu’un.
Hier matin, je me suis levée et j’ai nettoyé mon appartement. Plus aucune trace de vie n’y était visible : un appartement témoin. Je n’avais jamais marqué personne : je ne laisserais pas de traces en partant. J’ai commencé par ranger tout mon désordre habituel, jetant les objets au hasard dans des boites, des placards, des tiroirs pour que simplement ils ne soient plus dans mon champ de vision. Je devais me détacher d’eux. Je ne supportais plus cette matérialité, cette abondance de consommation, ces gadgets inutiles. J’ai fait les poussières, essuyant les étagères une à une, de haut en bas, de gauche à droite, retirant tous les cadres et bibelots. Tout devait disparaître. Et puis est venu mon tour. J’ai changé les draps de mon lit, aspiré le sol et passé la toile. Une dernière miette de pain sur le comptoir de la cuisine que j’ai jeté dans la poubelle avant d’en nouer l’ouverture et de la sortir. J’ai pris le temps d’observer une dernière fois cette perfection, cette froideur de l’impersonnalité. Je me suis dirigé vers la salle de bain et ai ouvert les robinets de la baignoire. L’eau est arrivée brusquement, résonnant sur l’émail des parois. Je me suis lavée sans y penser. J’ai frotté mon corps avec insistance, la vue de cette chair rouge me rassurant. J’ai enfilé des vêtements propres et j’ai pris la direction de la cuisine.
Je n’ai pas pris le temps de penser aux raisons ni aux conséquences qui me poussait à cette évidence. J’ai agi comme un automate, sans cœur ni moralité. J’avais trop souffert. J’avais trop pleuré. J’étais vidé de toute vie avant même que la lame ait effleuré ma peau.

Samedi 5 septembre 2009 à 21:09

Parfois revient cette idée irréfléchie de décrocher le combiné et de composer ce numéro juste par automatisme. En réalisant la seconde suivante que personne ne répondra de toute manière. Parfois, le besoin de parler pour ne rien dire, juste pour entendre sa voix revient irrationnellement. Comme si le corps se détachait pendant deux secondes du pragmatisme de l'esprit et agissait de lui même. Comme une échappée belle, une fuite en avant, une escapade où l'on respirerait la liberté à plein poumons.

Lundi 17 août 2009 à 0:43

* Une envie de rester sous la pluie juste  pour vérifier que ses cheveux s'humidifient bien peu à peu et que les gouttes d'eau finissent leur course lente à la pointe de ses boucles brunes. Le regarder dans les yeux, se taire et voir la Lune s'y refléter et les étoiles briller plus que jamais. Prendre ses mains, chaudes et les méler aux siennes à n'en plus faire qu'un. Et serrer. Serrer très fort. Les bras autour de son torse. L'odeur de son corps, le nez enfoui à a la naissance de son cou. S'accrocher comme à une bouée de sauvetage, comme pour garder la tête hors des profondeurs abyssales de ses pensées. Les gens mumureraient et riraient derrière la vitre, un verre à la main, spectateurs d'un écran trop large et d'une histoire trop connue. Et rester là, sous la pluie, pour voir rouler sur ses joues des perles d'argent. Il ne faudrait plus bouger. Non, plus jamais.

Dimanche 16 août 2009 à 0:40

La peur m'a reprise au ventre.
Au secours, Au secours, Au secours.

Jeudi 18 juin 2009 à 13:24

C'était Décembre et la neige avait déjà recouvert le sol.
C'était Janvier et le vent marin chassait les derniers flocons vers des terres moins fertiles.
C'était Février et là-haut, sur un nuage moelleux, un homme à barbe blanche a levé un sourcil, a agité une main; il avait décidé pour nous.

Mardi 19 mai 2009 à 5:03

<< Retour vers le futur | 1 | 2 | Bond dans le passé >>

Créer un podcast