Hier, je me suis suicidée. J’ai pris un couteau de cuisine et me le suis enfoncé droit dans le cœur. J’ai gardé les yeux ouverts et j’ai regardé le filet de sang couler.
Je n’ai pas réfléchi aux raisons et encore moins aux conséquences. C’était une folie passagère, un besoin incontrôlable, une nécessité pressante. Je ne pouvais penser à autre chose que la lame impeccable pénétrant ma peau, y introduisant la froideur de la mort. Cette lame me poursuivait nuit et jour depuis une semaine. J’avais fini par m’enfermer chez moi, ne plus répondre au téléphone, ne plus ouvrir aux rares visiteurs, ne plus relever mon courrier. J’étais déjà partie mais encore présente physiquement. Mon corps se devait de rejoindre mon esprit pour à nouveau ne faire plus qu’un.
Hier matin, je me suis levée et j’ai nettoyé mon appartement. Plus aucune trace de vie n’y était visible : un appartement témoin. Je n’avais jamais marqué personne : je ne laisserais pas de traces en partant. J’ai commencé par ranger tout mon désordre habituel, jetant les objets au hasard dans des boites, des placards, des tiroirs pour que simplement ils ne soient plus dans mon champ de vision. Je devais me détacher d’eux. Je ne supportais plus cette matérialité, cette abondance de consommation, ces gadgets inutiles. J’ai fait les poussières, essuyant les étagères une à une, de haut en bas, de gauche à droite, retirant tous les cadres et bibelots. Tout devait disparaître. Et puis est venu mon tour. J’ai changé les draps de mon lit, aspiré le sol et passé la toile. Une dernière miette de pain sur le comptoir de la cuisine que j’ai jeté dans la poubelle avant d’en nouer l’ouverture et de la sortir. J’ai pris le temps d’observer une dernière fois cette perfection, cette froideur de l’impersonnalité. Je me suis dirigé vers la salle de bain et ai ouvert les robinets de la baignoire. L’eau est arrivée brusquement, résonnant sur l’émail des parois. Je me suis lavée sans y penser. J’ai frotté mon corps avec insistance, la vue de cette chair rouge me rassurant. J’ai enfilé des vêtements propres et j’ai pris la direction de la cuisine.
Je n’ai pas pris le temps de penser aux raisons ni aux conséquences qui me poussait à cette évidence. J’ai agi comme un automate, sans cœur ni moralité. J’avais trop souffert. J’avais trop pleuré. J’étais vidé de toute vie avant même que la lame ait effleuré ma peau.
Je n’ai pas réfléchi aux raisons et encore moins aux conséquences. C’était une folie passagère, un besoin incontrôlable, une nécessité pressante. Je ne pouvais penser à autre chose que la lame impeccable pénétrant ma peau, y introduisant la froideur de la mort. Cette lame me poursuivait nuit et jour depuis une semaine. J’avais fini par m’enfermer chez moi, ne plus répondre au téléphone, ne plus ouvrir aux rares visiteurs, ne plus relever mon courrier. J’étais déjà partie mais encore présente physiquement. Mon corps se devait de rejoindre mon esprit pour à nouveau ne faire plus qu’un.
Hier matin, je me suis levée et j’ai nettoyé mon appartement. Plus aucune trace de vie n’y était visible : un appartement témoin. Je n’avais jamais marqué personne : je ne laisserais pas de traces en partant. J’ai commencé par ranger tout mon désordre habituel, jetant les objets au hasard dans des boites, des placards, des tiroirs pour que simplement ils ne soient plus dans mon champ de vision. Je devais me détacher d’eux. Je ne supportais plus cette matérialité, cette abondance de consommation, ces gadgets inutiles. J’ai fait les poussières, essuyant les étagères une à une, de haut en bas, de gauche à droite, retirant tous les cadres et bibelots. Tout devait disparaître. Et puis est venu mon tour. J’ai changé les draps de mon lit, aspiré le sol et passé la toile. Une dernière miette de pain sur le comptoir de la cuisine que j’ai jeté dans la poubelle avant d’en nouer l’ouverture et de la sortir. J’ai pris le temps d’observer une dernière fois cette perfection, cette froideur de l’impersonnalité. Je me suis dirigé vers la salle de bain et ai ouvert les robinets de la baignoire. L’eau est arrivée brusquement, résonnant sur l’émail des parois. Je me suis lavée sans y penser. J’ai frotté mon corps avec insistance, la vue de cette chair rouge me rassurant. J’ai enfilé des vêtements propres et j’ai pris la direction de la cuisine.
Je n’ai pas pris le temps de penser aux raisons ni aux conséquences qui me poussait à cette évidence. J’ai agi comme un automate, sans cœur ni moralité. J’avais trop souffert. J’avais trop pleuré. J’étais vidé de toute vie avant même que la lame ait effleuré ma peau.