12h57 à l'horloge du restaurant



Ils sont attendus à 14h. Et ils n'ont toujours pas commencé à manger. Joanne et Marc les ont rejoints il y a tout juste dix minutes. Un ouf de soulagmeent a parcouru Marie à la vue des deux collègues. Elle n'aura pas à se torturer l'esprit afin d'éviter les questions banales: C'est difficile comme métier? Comment faites-vous pour ne pas rire? Joanne ne leur a pas laissé une minute de répit depuis son arrivée. Ils sont descendus ensemble de Paris. Ils se comportent comme larons en foire. Les Anglais se moquent d'elle et de ses grandes histoires, de son bagout interminable. Affectueusement, ils l'appellent « Maman Joanne », pour la faire taire un peu. Elle monopolise tout le monde, tout le temps. Mais les conversations vont bon train, mélant harmoniquement langue de Molière et de Shakespeare. Comme deux équipes qui s'affrontent, les dialectes se succèdent. Chacun essaie de comprendre son voisin au travers d'un langage des signes inventif et de regards lourds des mots que le Tour de Babel a rendu inutilisables. Les uns traduisent aux autres. Marc semble perdu, lui et son anglais à couper au couteau. D'autres les rejoignent encore. D'autres passent en coup de vent, curieux de voir ces fameux gardes, dont tout le monde parle depuis deux jours, attendant comme des groupies leur arrivée. Il faut les avoir vus des ses yeux vus, pour pouvoir raconter aux copines après. Les clients, autour, peuvent profiter sans encombres des conversations assourdissantes de la tablée. Les assiettes arrivent enfin devant chacun d'entre eux. C'est un vrai ballet classique, orchestré, minutieux. Elles repartent aussi vite, vidées d'un seul trait, avec hâte Les cloches de l'église, toute proche, ont donné le tempo, sonnant l'heure et demi, signal du départ pour la petite troupe. Dessert, café, anecdote, tout s'enchaîne et s'entrechoque dans l'urgence déclarée par les dames de bronze et d'acier. La pièce s'anime d'une effervescence qui laisse présager du rythme quotidien des jours à venir. Menée par Marc, la troupe ne perd pas une minute de plus. Marie ferme la marche, s'asurant de n'égarer aucun de ses deux hôtes. Direction: premier rendez-vous, première grande découverte, premières habitudes à établir.


Vendredi 27 avril 2007 à 1:21

Par complement le Vendredi 18 mai 2007 à 11:56
c'est chouette, ce que tu écris =) bonne continuation!
 

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